Saint-Jacut-de-la-Mer, commune des Côtes-d'Armor formée d'une paroisse de l'évêché de Dol. La paroisse s'appelait Notre-Dame de Landouar, mais c'est sur son territoire qu'était située l'importante abbaye de Saint-Jacut. La commune pris d'abord le nom de Saint-Jacut-de-l'Isle, puis, en 1873, celui de Saint-Jacut-de-la-Mer.
C'est en 460 que Saint-Jacut vécut les prémices de son développement ; à cette époque en effet, les jumeaux Jacut et Guthenoc, frères aînés de Saint Guénolé, venant de Bréhat, débarquant sur une presqu'île appelée alors Landouar, fondèrent ici l'abbaye de Landoac (ou Landouar).
L'abbaye de Landouar, étendant son influence sur toute la région, fut pillée et détruite au 10e siècle par les envahisseurs Normands. En 1024, l'abbé Hinguethen restaure le monastère La Duchesse Constance lui accorde en 1199, le minihy de Ker-Maria, près de Lannion. En 1390, l'abbé Péan Ponphily fait construire des pêcheries. Une église paroissiale Notre-Dame-de- Landoac est édifiée par les moines qui s'accordaient des privilèges importants et une forme de suzeraineté qu'ils étendaient sur plusieurs villages environnants. En 1647, l'abbaye passe aux Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. L'un des religieux les plus connus est dom Guy- Alexis Lobineau (auteur de l'Histoire de Bretagne, publiée en 1707) qui vient finir ses jours à Saint-Jacut où il meurt en 1727. L'abbaye fut démantelée en 1793. Les bâtiments initiaux de l'abbaye sont surélevés de deux étages vers 1820 dans l'espoir d'accueillir une caserne, mais finalement le tout est cédé aux sœurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen. En 1875, elle fut transformée en pension de famille, puis en maison de retraite à partir de 1951.
L'édification d'une abbaye et son rayonnement sur la région amena la construction d'un village de pêcheurs dont les spécialités furent la raie et le maquereau. Les odeurs puissantes dégagées par le séchage de ces poissons repoussaient nombre de visiteurs et cette activité disparut progressivement au début du 20e siècle.
C'est pourquoi les bords de mer, le petit port ou la plage, n'étaient fréquentés, les jours de fête ou le dimanche, que par ses propres habitants ...
L'antique Landouar eut toutefois, quoi qu'aucune trace ne fût jamais découverte sur le sol de la presqu'île, une histoire bien plus ancienne dont les seuls vestiges furent trouvés sur son prolongement naturel : l'Ile des Ebihens.
Bien que Saint-Jacut-de-la-Mer s'appela autrefois Notre-Dame de Landouar, nous observons que les patronymes LANDOUAR et LANDOUER ne sont quasiment pas présents dans ce secteur depuis le XVIIe siècle (début de nos recherches), mais plutôt à l'extrême ouest du département, en particulier dans les communes de Plounérin et Plouaret.