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Aveu
Aveu de Jacques LE CLAINCHE 89J50
L'exploitation agricole ou tenue est divisée en deux propriétés :
-  La propriété foncière appartient au "foncier" et comprend le fonds, le sous-sol, les grands arbres, etc…
- Les édifices appartiennent au "domanier" ou "édificier", et comprennent les habitations, bâtiments d'exploitation, aires à battre, puits, lavoirs, fontaines, talus, fossés, murets… Les droits réparatoires, qui correspondent aux arbustes, arbres fruitiers, engrais, fumier, paille, foin etc…sont également la propriété du domanier.

Périodiquement, le Seigneur proclame une réformation de son domaine pour en connaître l'étendue et les revenus.
A cet effet le vassal rend un aveu. Il s'agit d'un acte notarié qui décrit de manière très complète les biens qu'il possède ainsi que les droits et devoirs qui y sont liés.

Il est ainsi possible de reconstituer avec une extrême précision la ferme dans laquelle vivaient nos ancêtres ainsi que les parcelles de terre qu'ils exploitaient.
  
Jacques LE CLAINCHE possède la tenue de Coët-Connec en Saint-Thuriau dont il a hériré de sa mère.
Le 12 mars 1764, il rend aveu au Duc de ROHAN. L'acte rédigé par Maître Goujon nous fait rentrer au coeur de la ferme ! 
Est comparu en personne honorable homme Jacques LE CLAINCHE, fils juveigneur et héritier de defunts Guillaume LE CLAINCHE et de Jeanne GUYGUEN, laboureur demeurant au village de Couet Connec, trêve de Saint-Thuriau paroisse de Noyal-Pontivy, évêché de Vannes, lequel obéissant à la demande d’aveu qui faite et signifiée le premier de ce mois, déclare
être homme, sujet, vassal et domanier de très haut, très puissant et très illustre prince Monseigneur Louis Marie Bretagne Dominique de Rohan-Chabot, Duc de Rohan-Chabot, duc de Rohan pair de France, prince de Léon, comte de Porhoüet et d’Astarac, marquis de Blain, baron de Fresnaye, président né de la province de Bretagne pour la noblesse, brigadier des armées du Roy, gouverneur des ville et château de Lectoure,
et détenir, et posséder prochement de mon dit Seigneur le Duc de Rohan, sous sa seigneurie et juridiction de Pontivy une tenue à titre de convenant et domaine congéable à l’uzement et gouvernement de ce dit duché de Rohan, qu’il habitte et profite par mains, sise.et située au dit village et dépendances de Coët Connec, lui échue de la succession de la dite Jeanne Guyguen sa mère, par son décès arrivé il y a environ cinquante trois ans ; de laquelle tenue les descriptions, confrontations et débornement s’en suivent.

Trois maisons si entretenante et joignante toutes étant au bout l’une de lautre,
- l’une appellée la principale,
- l'autre la chambre,
- et la troisième la petite,
séparées par des pignons au nombre de quatre mais n’ayant que deux longères l’une devant, l’autre derrière, la maçonne en petites pierres communes, toutes couvertes de paille, le devant tourné au midi, contenant ensemble quatre vingt sept pieds et demi de longueur par le dehors.

Les deux premières larges de dix huit et la hauteur sous couverture dix, la petite huit seulement et le franc quinze.
Le pignon du bas au couchant chevronné de pierres douces.

Et dans celui entre la maison principale et la chambre, une cheminée dont les jambages sont de pierres grises, les corbeaux et manteau de bois. La cuve au tuyau de maçonnage commun dans le bas……le foyer un fourneau ayant deux pieds en carré, des fenêtres orbes à coté, d’un pied quatres pouces en carré chacune.
A coté de la dite cheminée, une porte pour communiquer à l’une et l'autre maison, voutée de pierres grises contenant cinq pieds de hauteur et trois pieds et demi de large,
Une autre porte au dessus servant aussi de communication aux greniers qui sont au dessus, carrée en bois haute de quatre pieds et demi et large de deux et demi.
Une porte d’entrée en la maison principale par le devant qui est au midi, voutée de pierres grises ayant cinq pieds et demi de haut et trois et demi de large.
A peu de distance une fenêtre, carrée aussi de pierres grise, avec une croix de même pierres, haute de trois pieds et large d’un pied neuf pouces.  etc. . .

Après la description  des maisons, de la grange et des annexes (puits, four, aire à battre, jardin etc...)  vient celle des pièces de terre :

Autre pièce de terre chaude appellée Le parc er luis contenant sous fond cent soixante quatorze cordes avec ses fossés à l’entour, à l’exception du levant, donnant à autre terre du déclarant, du midi à terre chaude dudit Le Bruchec, du couchant sur le chemin de Poulfanc à Pontivy, et du nord sur le chemin dudit village de Coüet Connec au moulin de Kergoff .

Autre pièce de terre labourable nommée Le parc er marrec contenant sous fond cent quinze cordes avec ses fossés du midi, et entre le couchant et le nord, donnant du levant au dit pré du déclarant, du midi au dit Le Bruchec, du couchant encore à autres terres de la présente tenue, du nord au dit Le Bruchec et au déclarant.

Un pré nommé le Prat bras contenant sous fond cent quarante cinq cordes avec ses fossés à l’entour à la réserve de celui du midi, donnant du levant partie à autre terre du déclarant, autre partie à celle du dit Le Bruchec, du midi à un pré au même Le Bruchec, du couchant encore au déclarant, et du nord partie à un pré des habitants de Kermoizan, autre partie au dit Le Bruchec.

Une pièce de terre froide et en lande dans la Lande du badéruc sans autre nom que parcelle contenant sous fond six cent vingt cinq cordes avec ses fossés à l’entour à l’exception du nord où il n’y en a point, donnant du levant à autre terre lande du village de Coüet Connec, du midi à celle des habitants du Mengouët, du couchant à autre terre lande de Coüet Connec et du nord à terre aussi en lande de la tenüe des Crochard de Saint-Thuriau à titre d’héritage relevant de Monsieur De Lantivy. etc. . .